se réduire comme une peau de chagrin
v.
se réduire progressivement (jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien)
Voilà une expression qui, en cette période de crise, pourrait parfaitement s'appliquer à de l'argent placé sur des supports hasardeux, au point de provoquer un très gros chagrin à celui qui voit ainsi ses économies fondre comme neige au soleil.
Certes, on est toujours très triste de voir quelque chose auquel on tient disparaître progressivement et inéluctablement, mais pourtant le 'chagrin' de notre expression n'a strictement rien à voir avec ce chagrin auquel on pense logiquement.
Ce chagrin-là vient en effet du turc 'sagrï' ou 'çâgri' (selon les sources) qui désignait d'abord la croupe d'un animal puis, par métonymie, la peau du même animal.
C'est plus précisément de l'âne ou de la mule, dont la peau est à fois dure et élastique, qu'on tirait la 'peau de sagrin' (au XVIe siècle), devenue la 'peau de chagrin' suite à l'influence du mot usuel 'chagrin', et qui servait à fabriquer des tambours, des chaussures ou des reliures de livres.
« Cette bonne tenue des cours [du coton] est particulièrement bienvenue au Bénin, au Burkina Faso et au Mali qui avaient vu leurs recettes d'exportation se réduire comme peau de chagrin ces deux dernières années »
O.C.D.E. - Perspectives économiques en Afrique 2007/2008
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